L'info est d'importance, et pourtant elle est passée quasi inaperçue : fin 2009, sur 238 communes candidates en France, seize ont été retenues pour être villes pilotes d'une expérimentation qui vise à diminuer la puissance des irradiations émises par les antennes-relais de téléphonie mobile. Parmi elle, une seule a été sélectionnée pour toute la région Paca : Cannes (1).
Qu'est ce qui a valu à la commune cette sélection ? « Peut-être le fait que tout le territoire cannois est déjà numérisé et que l'on a pu transmettre à l'État les données techniques de la ville, » explique Thierry Bono à la direction des systèmes d'information et de télécommunication (2).
Pourquoi l'info a-t-elle été passée sous silence ? À la mairie, on explique simplement avoir attendu d'en savoir davantage sur la mise en place de l'expérimentation et sur le calendrier pour communiquer. Or... le dispositif national est, semble-t-il, en stand-by.
Expérimentation : la zone choisie
En février 2010, la Ville a néanmoins participé à une réunion d'information organisée par le ministère du Développement durable. Puis, en mars, elle a transmis les données relatives à la zone d'expérimentation retenue à Cannes : le quartier Méro, Stanislas, Petit Juas, Vallergues.
Pourquoi ce choix ? « Les zones ont été proposées par la Ville en tenant compte des demandes formulées par des citoyens lors des différentes réunions d'information pour la téléphonie mobile. Le comité opérationnel chargé de la mise en oeuvre de cette opération a retenu le quartier Méro Stanislas et a étendu la zone au Suquet ».
Pendant ce temps, côté ministère différentes conventions ont été passées, avec le Centre scientifique et technique du bâtiment chargé de réaliser les modélisations des champs électromagnétiques des zones d'expérimentation, et avec l'Institut national de l'environnement industriel et des risques, qui doit réaliser les mesures pendant l'opération.
Deux appels d'offres ont par ailleurs été lancés, pour mesurer l'impact de la diminution de puissance sur la qualité du service.
« Actuellement, précise Thierry Bono, nous attendons un calendrier prévisionnel pour savoir comment va se dérouler la première phase de qualification. »
Quant au comité opérationnel qui a procédé à la sélection des communes, il dispose d'un budget d'un million d'euros alloué par l'État pour concrétiser cette expérimentation. À suivre.
1. Onze autres communes ont été retenues pour définir et expérimenter de nouvelles procédures de concertation et d'information lors de projets d'implantation d'antennes-relais.
2. Service qui travaille avec la direction Hygiène et Santé sur le projet.
Une expérimentation en trois phases
L'expérimentation doit se dérouler en trois phases :
1) État des lieux. Un modèle numérique 3D sera réalisé qui inclura les données de la zone choisie (terrain et bâti). Les antennes-relais présentes dans la zone y seront positionnées avec leurs caractéristiques (hauteur, position, orientation, types de service, etc.)
La propagation des ondes émises par ces antennes sera simulée dans cet environnement virtuel.
Sur cette base, une carte de l'exposition actuelle de la population sera établie. Les résultats seront comparés avec des mesures réalisées in situ afin de dresser un état des lieux complet de la situation initiale.
2) Simulation. La puissance des antennes sera alors progressivement diminuée (sur le dispositif de simulation) jusqu'à respecter un ou plusieurs seuils d'exposition maximum définis par l'État. Il sera alors possible d'estimer la qualité de fonctionnement du réseau 2G et 3G pour les seuils choisis.
3) Expérimentation terrain. Les résultats des simulations permettront de passer à une phase de tests et de mesures grandeur nature en accord avec les opérateurs et la ville. Elle permettra d'évaluer les conséquences de l'abaissement de puissance sur l'exposition et sur la qualité du service.
Exposition : Les mesures prises depuis 2002
A la demande de la ville des mesures du niveau d'exposition aux ondes radio sont réalisées régulièrement depuis 2002 par des bureaux de contrôle indépendants, agréés par le Comité français d'accréditation (COFRAC), selon le protocole de l'Agence nationale des fréquences (ANFR).
Toutes les fiches des mesures sont communiquées par les différents bureaux de contrôle à l'ANFR et rendues publiques sur le site de l'Agence à l'adresse suivante : http://mesures.anfr.fr/
Savoir +
A consulter également pour info : la page du site de la ville consacrée à la téléphonie mobile :
http://www.cannes.com/index.php?option=com_content&task=view&id =98&Itemid=2457698